Pour une poignée de films 2/2 FDLS ultime

Secondes parties de ces quelques films trop beaux pour être oubliés.

A la semaine prochaine pour la critique de mon film de l'année.

Creepy de Kiyoshi Kurosawa
Soit l'histoire d'un ex flic qui trouve malin de déménager à côté d'un VRAIMENT louche. Kyochi Kurosawa n'en est pas à son coup d'essai question terreur, et il frôle maintenant une certaine forme de perfection dans le morbide. Creepy porte bien son nom, pourtant, il ne s'agit pas d'un film explicite, au contraire. Ce qui est effrayant dans ce film, c'est le bruit des pas dans le gravier, celui du vent dans les feuilles, un plan trop long sur une allée trop vide, ou un visage livide face à un ventilateur. En d'autres termes Kurosawa rend le banal terrorisant. Tour de force complété par une écriture d'une grande subtilité avec en son sein l'un des meilleurs antagonistes du paysage cinématographique. Creepy violera votre âme sans demander la permission.
 

Visages villages d'Agnès Varda et Jr
Soit l'histoire d'Agnès Varda et Jr qui vont recouvrir des murs avec des visages. Ceci n'est pas un documentaire pourtant, on y apprend beaucoup de choses. Ce film est un geste, un pas vers des acteurs de l'ombre dont on ne serre la main quand période d'élection, ces acteurs, ce sont les gens normaux. Jr et Varda forment un duo digne d'un bon Buddy-movie dans un documentaire sans sujet et un peu trop scénarisé pour ne pas être désopilant. Déstructuré, mais très bien construit, remplis de vrais beaux de sensibilité et d'émotion, Visage Village vous forcera à sourire de bon cœur.

Your name de Makoto Shinkai
Soit l'histoire d'un garçon et d'une fille qui échangent de corps une nuit sur trois et apprennent à se connaître sans jamais se rencontrer. Habile réinterprétation d'un vieux mécanisme narratif, le film de Makoto Shinkai regorge de trouvailles scénaristiques et presse son concept jusqu'au. Mais sa vraie force vient de la clarté de l'intrigue, jamais on se perd dans les méandres des mélanges de time-lines, là ou certains réalisateurs ont tendance à faire l'exact inverse. Your name c'est aussi un touchant duo de personnage et une histoire d'amour joliment contée qui sait sacrifié le réalisme pour sublimer de beaux moments dramatiques. Malgré une conclusion qui s'éternise Your name garanti en prime un crescendo émotionnel fort lors du climax. Your name vous prendra le cœur sans vous prendre la tête.
 

Quelques minutes après minuit de Juan Antonio Boyona
Soit l'histoire d'un gamin dont la maman cancéreuse voit le bout du tunnel, mais fort heureusement un monstre gigantesque vient lui donner un coup de main à grand renfort d'histoire. Adapté d'un livre à peu près aussi joyeux, Quelques minute après minuit est un film surprenant à bien des égards. Tout d'abord dans ces choix de mise en scène ou le spectaculaire sert l'intimiste, les débauches d'effets visuels ne montrent jamais que le chao ambiant dans la caboche du malheureux. Par ailleurs, l'esthétique très contrastée du film oscille entre un réalisme froid dans les décors, mais plusieurs envolées graphiques dont deux passages par le cinéma d'animation. À cela, il faut encore rendre hommage à Liam Neeson qui double avec superbe le monstre à l'écran, son timbre caverneux et fatigué nous le rend plus crédible que les effets numériques. Quelques minutes après minuit vous fera pleurer de tristesse comme d'émerveillement.

Paris pied nus d'Abel et Gordon.
Soit l'histoire de Fiona une Canadienne qui n'arrive vraiment pas à retrouver sa tante dans un Paris tout fou-fou. Paris pieds nus est une petite perle d'humour et de bienveillance en plus d'être l'un des derniers représentant du cinéma burlesque. Avec une intrigue qui tient sur un timbre-poste, mais un art savant de multiplier les situations cocasses, le métrage d'Abel et Gordon est un vrai divertissement accessible qui assume sa naïveté. Car Paris redevient la ville des lumières derrière leur caméra, il y a de la musique dans les bateaux-mouches, les métros sont propres et on voit la ville du haut de la Tour Eiffel.... Paris pied nu vous fera rire et sans doute rêver un peu.
 

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